"Nous voulons aller plus loin" : les pistes de la Région pour renforcer la sécurité dans ses lycées

En marge de l'assemblée plénière de ce jeudi 26 juin, Fabrice Pannekoucke, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes est revenu sur les mesures que la collectivité veut prendre pour renforcer la sécurité de ses lycées. Entre vidéosurveillance algorithmique et scanner corporel, la Région se dit prête à lancer des expérimentations.
Les lycéens et lycéennes d'Auvergne-Rhône-Alpes seront-ils bientôt scannés avant de rentrer dans leur établissement ? Seront-ils également surveillés par une vidéosurveillance dite intelligente, capable notamment de détecter un départ de feu ou un mouvement de foule ? C'est en tout cas, dans les prochains mois le souhait de la Région Aura, qui espère pouvoir expérimenter ces deux dispositifs dans ses établissements scolaires dont elle a la charge.
A lire aussi : A Lyon, la sécurisation des collèges et des lycées se joue aussi sur le terrain politique
"Ces questions de sécurité sont absolument majeures pour nous" débute Fabrice Pannekoucke devant la presse ce jeudi 26 juin quelques minutes avant le début de l'Assemblée plénière. "C'est un sujet qui nous oblige et si nous ne faisons rien, nous portons une part de responsabilité dans ce qu'il peut se passer" poursuit le président de Région, faisant référence au meurtre d'une surveillante de collège tuée il y a deux semaines à Nogent. Quelques heures après le meurtre, le Premier ministre François Bayrou avait évoqué l'idée d'installer des portiques détecteurs de métaux à l'entrée de certains établissement. Une "fausse bonne idée" selon la Région Aura qui pointe du doigt "les limites techniques et logistiques majeures" d'un tel dispositif et cela alors que Renaud Pfeffer, vice-président délégué à la sécurité, expliquait il y a une dizaine de jour à Lyon Capitale être "très favorable" à la mise en place de ces détecteurs de métaux.
"On observe une violence qui s'incruste de plus en plus dans nos établissements" explique également Catherine Staron, vice-présidente déléguée aux lycées, rappelant que depuis 2016, la Région "est pionnière dans la sécurisation des lycées" avec un "investissement massif" de l'ordre de 102 millions d'euros. "A l'époque, ce plan avait fait l'objet d'une critique massive" se rappelle également la vice-présidente. "Mais 10 ans plus tard, on voit bien que nous avions raison. Nous avions même raison avant tout le monde" se gargarise-t-elle.
A lire aussi : La Région veut expérimenter les scanners corporels à l'entrée des lycées : l'opposition tacle la "dérive sécuritaire" de l'exécutif
A travers ce rapport, la Région Auvergne-Rhône-Alpes entend pouvoir utiliser la vidéosurveillance algorithmique et les scanners corporels au sein des établissements scolaires. Des technologies déjà utilisées, notamment dans les aéroports pour ce qui concerne les scanners, capable de détecter le moindre objet, métallique ou non, ou encore lors des derniers Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 pour la vidéosurveillance algorithmique.
"J'ai le regret que nous ne soyons pas assez courageux dans notre pays" reprend Fabrice Pannekoucke. "La technique a existé dans la loi olympique et je trouve dommage qu'on n'ait pas poursuivi l'expérimentation au-delà". Pour faire face à ces contraintes légales, la Région annonce avoir engagé un dialogue avec le gouvernement afin "d'adapter la réglementation". Aujourd'hui l'utilisation des scanners corporels est limitée aux grands événements rassemblant plus de 300 personnes. La vidéosurveillance algorithmique a elle été expérimentée seulement durant les JO de Paris 2024.
Si l'opposition régionale avait qualifié ces propositions de "dérive sécuritaire", dénonçant une "délibération d'affichage", la Région se dit prête à lancer dès que possible cette expérimentation. Du moins quand le cadre légal lui permettra.
Lyon Capitale